Chapitre-1
Ce matin-là, le soleil m’avait réveillé tôt, promesse d’une belle journée. Et plutôt chaude selon le bulletin météo qui passait à la radio tandis que j’étendais mon corps nu sur mon lit, comme un chat qui s’étire. Ma logeuse avait déjà déposé mon plateau du petit-déjeuner sur la table de nuit. Nul doute qu’elle avait, comme d’habitude, pris soin de se rincer l’œil avec mon corps entièrement épilé. Certains matins, j’avais l’impression de sentir son odeur sur moi, comme si elle avait déposé des bisous sur mon corps nu. Qui sait. Au fait, je suis Damien, jeune trentenaire plutôt libertin.
Célibataire, mince et finement musclé. Je n’irai pas à me comparer aux hommes des récits déjà publiés, qui semblent tous des athlètes. Je ris, pardon.
Revenons à ce matin de printemps, avec cette journée de congé qui m’attend. Et si j’allais à la mer ? Je suis en Belgique, et le littoral n’est pas loin. Aussitôt pensé, aussitôt mis en application. D’un bond je me lève, avec ce petit sourire à la vue de ma verge en érection reflétée dans le miroir. Même si je suis majeur, et depuis longtemps, les hommes me trouvent toujours cet air juvénile avec mes cheveux mi longs bruns, mon corps fin et ce petit cul qui a donné des chaleurs à plus d’un daddy. Quant à ma rondelle, elle est serrée, étoilée et lisse. Et je suis partageur, je rassure. Au grand dam de ma logeuse qui est au courant de mes amours masculines. Ma logeuse, pour ne pas utiliser ce terme de concierge que je déteste, dort à l’étage inférieur et les bruits de mon lit la renseignent sur mon plaisir et mes nuits d’amour. Son mari, charmant septuagénaire aux poils gris, n’est pas le dernier à venir me rejoindre quand madame part au marché. En levrette ou en position du missionnaire il aime me fourrer à me faire hurler de plaisir.
Bref, fermons la parenthèse, une journée à la mer nous attend. Moi surtout. Pour vous, ce sera mon récit, qui sera sans langue de bois. Première étape, direction la douche et un coup de rasoir pour que mon corps soit lisse comme la paume de la main, mon atout séduction pour les vieux homos qui aiment mon genre de physique, juvénile à souhait. Quinze minutes plus tard , me voici sur l’autoroute de la mer, vers la côte belge. Direction Bredene, une station proche d’Ostende. La seule plage naturiste de Belgique, avec une plage et des dunes où, normalement, le naturisme n’est pas autorisé mais souvent occupées par les hommes qui aiment les hommes. Je n’ai jamais eu de soucis, mais pour le conseil, évitez la haute saison touristique, pour la présence possible de policiers en civil. J’y vais de mai à juin puis de septembre à octobre, et c’est très calme question surveillance.
Après ce trajet qui me semble interminable, je trouve de la place sur la chaussée qui borde les dunes. L’air de la mer et ce qui m’attend me donnent déjà des papillons dans le ventre. Equipé de mon petit sac à dos dans lequel j’ai prévu de quoi boire et manger et des préservatifs, je délaisse l’entrée principale de la plage pour préférer ce petit chemin sauvage taillé par les visiteurs à travers les buissons des dunes. Moins de cinquante mètres après, la route n’est plus visible et me voilà tel un Robinson dans la nature sauvage. Le chemin sablonneux serpente dans les buissons. Il est temps de me changer. Au diable mon tshirt et mon short. Je ne garde que mes baskets et, provisoirement, mon string ficelle noir. Je me sens déjà nu. Et d’autres le sont déjà complètement. J’entends des bruits sur ma droite. Un couple de jeunes fait l’amour dans une clairière.
Sous l’œil de trois vieillards. Je m’avance pour mater. L’un d’entre eux me met la main aux fesses. Je sens un doigt se glisser sous la ficelle pour percer ma rondelle. Un autre me descend le string et me pousse à me pencher en avant. Je sens du gel appliqué sur mon trou. La journée commence bien, tandis qu’un gros gland me perce sous le regard d’un public voyeur. Je me fais ramoner sans complexe, premier plaisir de la journée. Mon corps fin et lisse a toujours plu aux hommes plus âgés et cela me convient bien de les laisser m’explorer le petit trou. Mon urologue adore mes récits à chacune de mes visites. Si j’aime me faire prendre, j’apprécie aussi le fait de me laisser traire. A quatre pattes dans le sable, j’aime être masturbé, une fois, deux fois, trois. Quand le gland devient sensible, douloureux. Cette première expérience passée, appréciée, je remonte mon string et je reprends mon chemin vers le haut des dunes, là où m’attendent certainement d’autres hommes pour me soumettre à leurs désirs de sodomites.
Colinot
Autres histoires de l'auteur :