Encore un jour de pluie de plus à subir alors que je quitte la gare de Lille-Flandres, trempé. Le ciel est bas, il fait triste et les rues sont désertes en cet après-midi. Et si… Oui, et si je rejoignais ce refuge que j’apprécie quand le désir me chatouille au plus profonde mon ventre, un sexshop situé non loin de la gare, dans une rue quelconque, peu accueillante mais qu’importe. Le Cube se situe sur un coin dans cette rue, en face d’un café où les clients ne ratent pas les entrées et sorties de ce lieu typique, connu des hommes qui aiment les hommes. Comme moi, Damien. Je me présente en quelques mots. Petit gabarit, cheveux mi-longs bruns, épilé partout sur corps visage fin et glabre.
A chacune de mes visites au Cube mon cœur bat la chamade. De désir mais aussi d’excitation à l’idée d’oser braver le regard des passants le temps de ces quelques secondes qu’il me faut pour sonner et attendre le déclic de la porte pour me laisser entrer.
Ce jour, la rue est déserte mais pourtant j’ai l’impression que le monde entier me regarde. Peut-être parce que je suis trempé, comme nu avec mon jeans collant à mes fesses. D’un geste j’appuie sur la sonnette dans le sas. La porte s’ouvre et je m’engouffre dans la place. L’employé m’adresse un sourire entendu, comme s’il devenait mes intentions, mes envies de ce jour. Par pitié, par envie de me voir me dévêtir, il quitte son desk pour revenir avec une serviette. « Sèche-toi d’abord avant d’entrer, pour te faire beau, nombreux sont les clients qui vont t’aimer » me dit-il d’un sourire entendu. Je me frictionne les cheveux, je m’essuie le visage avant de me recoiffer. « Dépose tes vêtements ici, je vais les sécher sur le radiateur pendant ta visite » me dit-il tandis que je commence à me déshabiller. Cela va vite, je ne porte que mon jeans, un t-shirt et un string noir que je garde, avec mes baskets.
Pendant ce temps, un client fait semblant de regarder les vitrines pour mieux observer mon déshabillage. Un sexagénaire d’aspect banal, cheveux gris, fine moustache de comptable. Après lui avoir jeté un regard, je quitte la pièce pour traverser la tenture qui sépare l’espace vente de celui dédié au cruising. Mon string ficelle constitue mon seul rempart.
Possession
Si le premier étage est consacré aux hétéros, je ne vois que des hommes qui déambulent dans les couloirs. Des cris, des gémissements se font entendre dans les cabines. Certains prennent du bon temps. Dans le couloir, ma tenue n’étonne pas les messieurs présents mais déclenchent des réactions attendues, des attouchements sur ma croupe, une main qui frôle mon sexe. Je laisse faire. Le sexagénaire de la boutique m’a suivi. Je stoppe et je me pose contre le mur, lascif. Il comprend qu’il aura de l’amour ce jour. Il s’approche contre moi, m’embrasse tout en me caressant les seins, les tétons. J’ai des seins comme des œufs sur le plat. Ce qui me permet parfois de me travestir en fille pour certains messieurs. Il me caresse longuement, me pince les tétons puis sa main caresse mon ventre, mon pubis jusqu’à l’élastique de mon string. Dans le couloir, des hommes se sont rapprochés, pour mieux admirer le spectacle de ma soumission. Mon partenaire arrête de m’embrasser et d’un coup me descend le string, qui glisse à mes pieds. D’un coup de pied, je m’en débarrasse, me voilà nu, ma nudité épilée offerte au regard.
Soumission
Mon pépère continue à me caresser le corps mais ses mains s’aventurent sur ma verge, mes bourses. Il s’amuse à les serrer, à décalotter mon gland jusqu’à me faire mal. Je mouille de plaisir en voyant le cercle des mateurs se refermer. Des mains me malaxent les fesses, des doigts se glissent dans ma raie pour jouer avec mon petit trou, épilé comme le reste de mon corps. Et soudain, mon partenaire s’énerve et repousse le groupe formé, puis prend mon bras pour m’emmener en cabine. J’obéis, soumis à ses désirs. La cabine est petite et sent le sexe, l’homme. Mon maître du jour se déshabille lui aussi, complètement. Il est un peu ventripotent mais qu’importe, bien poilu sur le torse et le pubis avec de jolis poils d’un blanc clair. Son sexe est court mais épais. Ses bourses sont grosses. Il ne dit rien mais me pousse à me mettre à genou pour que je le suce, histoire de le mener à l’érection. J’aime le sucer, le nez dans sa toison pubienne fournie. Lui me caresse le dos, la croupe, qu’il ouvre avec deux doigts pour me préparer à l’entrée de son sexe. La cabine est dotée de deux glory holes et deux hommes matent de chaque côté. J’adore cela. Voici venu le moment où je vais me donner à un homme pour la première fois de l’après-midi. J’aime ce sexe épais que possèdent souvent les hommes matures même si j’aime aussi les plus jeunes de mon âge, mais ceci est une autre histoire. Il déchire la pochette du préservatif pour l’enfiler sur son sexe épais. Il déchire ensuite le sachet de gel pour me tartiner mon orifice. Il en a bien besoin car je suis serré. Me prendre à sec me fait toujours hurler.
« Comment dois-je me mettre je m’entends dire à mon amant ? » « A quatre pattes sur la chaise, comme une petite chienne » me répond-il. En un geste je sens son gland traverser mes fesses pour se poser sur mon œillet épilé. Puis d’un coup il entre et pousse jusqu’au fond. Avec une main, il ouvre la porte de la cabine pour que le spectacle de ma possession soit partagé. Il me laboure de grands coups de sexe. Il prend son pied tandis que le bruit de ses bourses sur mes fesses m’excite par ces claquements secs.
Je suis dans un état second, en extase, devenu une femme à pénis entre les mains de cet amant fougueux. Un homme entre, me masturbe mon phallus. Non pas une fois ou deux, mais me fait jouir trois fois. Mon sexe est devenu sensible mais l’homme continue en me décalottant sans douceur avant d’arrêter, par fatigue du poignet certainement. Mon amant jouit dans son préservatif mais j’ai ressenti l’impact dans mon anus. Avec ses doigts, il écarte mes petites fesses pour montrer aux voyeurs mon anneau encore ouvert. D’une claque il flatte ma croupe comme un paysan le ferait avec sa vache. Il se rhabille rapidement et sort. Avant de lancer aux autres hommes, « je vous le laisse, il aime cela les queues , c’est clair. Et vous ne serez pas déçus. » A peine parti, la porte se referme, deux hommes sont entrés et se déshabillent. Deux maghrébins ravi de profiter de mon corps glabre et accueillant. L’après-midi va être long…
Colinot
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